Photographie argentique en 2025 : retour d’expérience

En 2025, à l’ère des smartphones ultra-performants et des capteurs numériques de plus en plus perfectionnés, la photographie argentique semble, à première vue, appartenir au passé. Et pourtant, jamais elle n’a été autant pratiquée par une nouvelle génération de photographes. Le retour à l’argentique, loin d’être une simple mode nostalgique, s’ancre dans une volonté de ralentir, de comprendre l’essence de la photographie, et de retrouver une certaine matérialité dans l’image.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux comptes partagent leurs images prises à la pellicule. Des marques iconiques comme Kodak, Ilford ou Fujifilm relancent des productions de films très attendus, tandis que les labos spécialisés, parfois indépendants, refleurissent dans les grandes villes. Il devient même possible d’acheter des pellicules dans certains concept stores photo ou librairies alternatives. Bref, en 2025, l’argentique n’est pas mort : il se réinvente.
Je fais partie de ceux qui ont replongé. Mon fidèle Canon A1 me suit depuis plusieurs années. Avec lui, j’ai redécouvert ce que c’était que prendre son temps, réfléchir à chaque déclenchement, accepter l’aléa, et vivre la photographie autrement. Dans cet article, je te partage mon retour d’expérience personnel, mais aussi un guide complet et mis à jour sur la photographie argentique en 2025.
Sommaire
- Pourquoi la photographie argentique séduit-elle autant de passionnés en 2025 ?
- Le plaisir de photographier à l’argentique : mon expérience avec le Canon A1
- Pellicule photo 2025 : quelles références choisir ?
- Développement, scan et stockage : comment gérer son flux de travail
- Combien coûte la photographie argentique en 2025 ?
- Film vs numérique : ce que change vraiment l’argentique
- Où acheter pellicules et faire développer ses photos en France ?
- Conclusion : pourquoi je continuerai l’argentique, malgré tout
1. Pourquoi la photographie argentique séduit-elle autant de passionnés en 2025 ?
La photographie argentique, en 2025, n’est plus un vestige du passé. C’est un choix artistique assumé, une démarche souvent plus philosophique qu’esthétique.
Quelques raisons fréquentes :
- Le plaisir de la lenteur : à l’heure où tout est instantané, l’argentique impose un rythme.
- Le grain, le rendu, la texture : difficile à simuler en numérique sans post-traitement lourd.
- L’objet pellicule : physique, tangible. On collectionne les boîtes, on conserve ses négatifs.
- La surprise du résultat : on ne sait pas exactement ce que l’on a fait avant de développer.
- La discipline technique : il faut connaître son appareil, la lumière, l’exposition, etc.
Ce retour à l’argentique, je l’ai personnellement vécu comme une reconnexion à la photographie elle-même.
2. Le plaisir de photographier à l’argentique : mon expérience avec le Canon A1
C’est en cherchant à progresser que j’ai découvert l’argentique. Mon boîtier numérique (un Lumix GX9) me permettait déjà de faire de belles images, mais j’avais le sentiment de réussir à faire de belles photos par coup de chance, que je manquais de maitrise de mon boitier et des bases de la photographie. Alors j’ai voulu me challenger.
Je me suis tourné vers l’argentique avec l’idée que la contrainte technique m’aiderait à progresser. Et j’ai choisi un appareil mythique : le Canon A1. Un reflex des années 80, robuste, élégant, doté de modes semi-auto. Un modèle considéré comme un bijou d’ingénierie pour son époque. En 2025, il reste une référence pour les amateurs de mécanique fiable que l’on peut retrouver d’occasion autour de 200€ sur des sites comme Le Bon Coin ou Ebay, voir même dans les brocantes.
Ce qui est puissant avec l’argentique, c’est que ça oblige à réfléchir avant chaque photo. Quand tu n’as que 36 poses (ou moins !), chaque photo compte. Pas de rafale, pas d’écran pour vérifier, pas d’ISO réglable en cours de route. Rapidement, j’ai changé ma façon de photographier. J’ai appris à prévisualiser l’exposition, à observer la lumière, à anticiper la scène. J’ai surtout appris à ralentir. Chaque déclenchement est un choix. On pense au cadre, au moment, au message. C’est cette décélération qui m’a fait aimer la photographie autrement.
Aujourd’hui encore, j’alterne entre argentique et numérique, mais je dois reconnaître que ce retour aux bases m’a profondément transformé. Grâce à l’argentique, j’ai développé un regard plus exigeant, plus attentif, et surtout plus sensible à la lumière.
Ce que j’aime également avec l’argentique, c’est la beauté des erreurs… Pellicule mal rechargée, boitier ouvert quand la pellicule n’est pas rembobinée, l’exposant à la lumières… Toutes ces petites erreurs de débutant apportent parfois un cachet inconstestable aux clichés réalisés.

Exemple de photo prise avec une pellicule mal rechargée, offrant une triple exposition

Exemple de rendu d’une photo sur une pellicule ayant pris la lumière
3. Pellicule photo 2025 : quelles références choisir ?
Bonne nouvelle : en 2025, il existe encore un large choix de pellicules, malgré l’arrêt de certaines productions. Avec mon Canon A1, j’utilise presque exclusivement l’Ultramax 400 & la Tri X 400, que j’achête chez Photostock dans le 19ème arrondissement de Paris (proche de chez moi). Mais j’ai également testé d’autres pellicules comme la Gold 200, la Porta 400 & l’Ilford HP5+. Voici un aperçu des meilleures références actuelles, selon le rendu souhaité.
Les péllicules photo couleur
Nom | Sensibilité | Rendu | Prix |
---|---|---|---|
Kodak Gold 200 | 200 ISO | Doux, Vintage | Entre 11 & 14€ |
Kodak Ultramax 400 | 400 ISO | Couleur légèrement chaude, très polyvalente | Entre 13 & 18€ |
Kodak Porta 400 | 400 ISO | Chair fidèle, très polyvalente | Entre 18 & 22€ |
Cinestill 800T | 800 ISO | Teintes de nuit, cinéma | Entre 18 & 22€ |
Les péllicules photo noir & blanc
Nom | Sensibilité | Rendu | Prix |
---|---|---|---|
Kodak Tri-X 400 | 400 ISO | Contraste marqué, beacoup de grain, légendaire | Entre 11 & 14€ |
Ilford HP5+ | 400 ISO | Polyvalente, grain modéré | Entre 10 & 14€ |
Ilford Delta 3200 | 3200 ISO | Très granuleux, idéal basse lumière, photo de nuit | Entre 13 & 17€ |
Fomapan 100 | 100 ISO | Très fin | Entre 6 & 10€ |
4. Développement, scan et stockage : comment gérer son flux de travail
Passer à l’argentique, c’est aussi repenser totalement son workflow. On ne télécharge pas simplement ses fichiers sur une carte SD. Il faut développer, scanner, archiver. C’est une aventure complète, presque artisanale.
Maintenant que tu as shooté ta pellicule, voici les étapes suivantes :
4.1. Le développement / scan de photographie argentique en 2025
Deux options s’offrent à toi : confier tes pellicules à un labo professionnel, ou apprendre à les développer toi-même. La première solution offre un confort évident, surtout pour les pellicules couleur. Des laboratoires comme Nation Photo ou Négatif+ à Paris proposent un service fiable, rapide et soigné. Tu peux également choisir d’apprendre à développer tes photos chez toi en te créant ton propre labo photo.
C’est une étape cruciale. Le rendu final dépendra grandement de la qualité du scan. Certains labos proposent des scans de très bonne qualité (jusqu’à 20 Mpix), parfois avec retouche de la poussière. Mais si tu veux essayer par toi même et que tu es exigeant, investir dans un scanner dédié comme l’Epson V600, ou mieux, numériser avec un appareil numérique et une lightbox, peut offrir des résultats bluffants.
Personnellement, j’amène toujours mes péllicules photos chez Négatif+ ou chez des petits labos indépendants. Je prends uniquement l’option Scan pour obtenir une version digitale de mes photos. L’avantage est que ça coûte moins cher (entre 10 et 15€) et que je peux ensuite faire développer uniquement les photos qui m’intéressent.
4.2. Le stockage
Là aussi, l’organisation est essentielle. Une bonne méthode consiste à conserver les négatifs dans des pochettes archivables, classées par date ou projet. Les fichiers numériques scannés doivent être sauvegardés sur plusieurs supports : disque dur, cloud, etc. L’argentique nécessite une discipline logistique… mais c’est aussi ça, le charme de la photo « lente ».
5. Combien coûte la photographie argentique en 2025 ?
Photographier en argentique a un coût — parfois élevé, surtout si on shoote beaucoup. Voici une estimation réaliste :
Photographier à l’argentique est devenu un véritable investissement. Entre le prix des pellicules, le développement et le scan, chaque image coûte de l’argent – parfois 1 à 2 € par photo finalisée.
Une pellicule couleur 35mm coûte entre 10 et 20 €, parfois plus pour des références haut de gamme comme la Portra ou Cinestill. Comme je le disais plus haut, il faut ensuite développer et scaner les photos. Cette étape coûte entre 10 et 15€. On atteint donc facilement 25 à 35 € pour un rouleau de 36 poses.
6. Film vs numérique : ce que change vraiment l’argentique
Depuis que je pratique les deux, je remarque des différences fondamentales entre photographie numérique et argentique.
D’abord, l’état d’esprit. En numérique, je peux shooter en rafale, corriger mes erreurs en post-prod, visualiser immédiatement. En argentique, je n’ai qu’un seul essai. Cette contrainte m’oblige à observer, composer, anticiper. Le numérique est rapide et flexible. L’argentique est lent, mais formateur.
Ensuite, le rendu. Le grain naturel d’un film argentique, sa dynamique, ses imperfections… tout cela donne du caractère aux images. Le numérique est propre, parfois trop. J’aime aussi le fait de ne pas tout contrôler : il y a un peu de hasard, d’accident heureux.
Enfin, l’objet : avec l’argentique, on produit quelque chose de tangible. Un négatif, un tirage, une trace physique. Cela donne un autre poids à l’image.
L’argentique, avec son grain naturel et ses imperfections est plus proche de mon univers. Aujourd’hui dans mon travail, il est difficile de différencier mes photos argentiques & numériques car dans le traitement de post-production de mes photos numérique, je tends à me rapprocher le plus possible du rendu d’une photo argentique.
Si tu souhaites savoir lequel entre l’argentique et le numérique te correspond le plus, le mieux et de prendre en compte les critères qui comptent le plus pour toi. Le tableau suivant les listes pour t’aider à y voir plus clair.
Critère | Argentique | Numérique |
---|---|---|
Nombre de photos | Limité (Entre 24 & 36 poses selon la pellicule) | Illimité |
Coût par photo | Élevé | Faible |
Post-traitement | Minimal | Souvent indispensable |
résultat | Demande de la patience | Instantané |
Grain / Rendu | Organique | Simulé |
Workflow | Long & manuel | Rapide & fluide |
Mon point de vue :
- Le numérique excelle dans l’efficacité.
- L’argentique sublime l’intention.
Je continue à utiliser les deux : le numérique pour les projets professionnels et rapides, l’argentique pour les balades, les voyages, les moments personnels.
7. Où acheter pellicules et faire développer ses photos en France ?
En 2025, il existe encore de très bons circuits pour se procurer pellicules et services de développement en France. Les grandes surfaces n’en proposent plus vraiment, mais les boutiques photo spécialisées, les labos indépendants ou les sites passionnés assurent la relève.
Personnellement, j’évite les géants comme Amazon ou Rakuten. Je ne te conseille pas non plus d’acheter tes pellicules chez la Fnac, ou une pellicule comme la Kodak Ultramax 400 est vendue plus de 20€. Je préfère soutenir des acteurs spécialistes de la photo argentique, qui offrent un véritable conseil et une qualité constante.
Achat de pellicules :
- Nation Photo & Négatif+ : boutique parisienne et site e-commerce bien fourni
- Photo-argentique.fr : sélection de films rares et classiques
- Labo-argentique.com : petit site indépendant, stock mis à jour régulièrement
Développement et scan :
- Nation Photo & Négatif+ : très bon service, rapide, présent à Paris et en ligne
- Atelier de Charles (Bordeaux) : excellent rendu, tirages haut de gamme
- Grainedephoto (Nancy) : labo passionné avec scan de qualité
- Labo Argentique (site mentionné ci-dessus) : scan haute résolution et retouche soignée
En bref, photographier à l’argentique en 2025 n’est ni économique, ni toujours facile. Et pourtant, c’est une expérience profondément riche, exigeante, créative. On apprend à faire moins, mais mieux. À retrouver le plaisir de l’attente, du geste juste, du moment rare.
Que ce soit pour apprendre, pour le plaisir du grain, ou pour ralentir dans un monde numérique saturé, l’argentique a encore beaucoup à offrir. Et c’est peut-être justement parce qu’il est imparfait qu’il est si précieux.
Je ne prétends pas que c’est mieux, ni que tout le monde devrait basculer dans cette pratique. Mais si vous aimez vraiment la photo, alors je vous encourage à essayer. Ne serait-ce qu’une fois. Parce que l’argentique n’est peut-être pas fait pour tout le monde… mais tout le monde devrait l’essayer au moins une fois.
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